Etanchéité à l’air : Q4, I4, n50 ?…

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La norme EN 13829 élaborée en février 2001 est également une norme NF. Elle encadre la mesure d’étanchéité à l’air par infiltrométrie.

Le calcul de cette étanchéité est réalisé sous un différentiel de pression entre intérieur et extérieur de 50 Pascals (avec plusieurs paliers définis afin de garantir une valeur fiable à 50 Pa).

Techniquement, un ventilateur est installé sur une ouverture vers l’extérieur (en général la porte d’entrée) et le bâtiment est mis en sur et/ou dépression en « aspirant » ou « insufflant » l’air. Cette opération est réalisée tout orifice de ventilation colmaté par divers moyen (adhésif, ballon, etc). La quantité d’air entrant ou sortant par l’enveloppe mesurée est donc la somme des fuites parasites des défauts d’étanchéité : le n50. Valeur de la norme européenne.

Le résultat est exprimé en VOLUME par HEURE. Concrètement, si un bâtiment de 200 m3 nécessite d’envoyer 200 m3/heure (par le ventilateur) pour maintenir un gradient de pression de 50 Pascals, le résultat est de 1 volume/heure ; 300 m3/h, résultat : 1,5 volume/heure ; 400 m3/h : 2, etc… L’indice n50 est donc indiqué « vol/h » ou « h-1″ suivant les documents. Pour une maison passive, l’objectif est de 0,6 vol/h. ou moins.

En France, depuis la RT 2005 où cette notion apparait pour la première fois, le résultat est exprimé en I4 puis récemment en Q4, plus exactement en Q4 PA-Surf. En prenant en compte la surface des parois déperditives (au sens réglementaire, soit les « parois donnant sur l’extérieur hors plancher bas ») et en extrapolant la valeur mesurée sous un différentiel de pression de 4 Pascals.

En cherchant à se démarquer de la valeur de la norme européenne, la réglementation entretient un « flou artistique » autour d’un thème qui demande clarté et simplicité pour être assimilé aisément. Cette décision est plus politique (donc polémique) que scientifique.

Si le gradient de pression retenu de 4 contre 50 Pascals pourrait éventuellement se justifier (ce que nous ne chercheront pas à faire ici !), l’unité de mesure de mesure est foncièrement différent puisqu’il est exprimé en m3/h/m2, ce qui n’a plus rien à voir avec un n50 en vol/h.

Il convient d’étudier attentivement les données réglementaires : les valeurs de référence et par défaut de la RT 2005 suivant l’usage du bâtiment varie de 0,8 à 3 m3/h/m2. L’objectif d’étanchéité à l’air du BBC effinergie étant également de 0,6 mais bien 0,6 m3/h/m2 et non vol/h, on peut réellement s’interroger sur le bien fondé de cette spécificité franco-française.

En conclusion, selon le premier document français traitant de l’étanchéité à l’air (Généralités et sensibilisation, édité par le CETE de Lyon en octobre 2006) le label allemand « Passivhaus » et le label suisse « Minergie-P » ont des exigences très élevées sur l’étanchéité à l’air : I4 ≈ 0.16 m3/h/m2 à 4 Pa, soit 4 à 5 fois plus étanche que la référence RT 2005 en logement individuel.

Source : objectif-passif.fr

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